Structures pastorales sur les Hauts de Chartreuse

Secteurs de l’Alpe, des Haberts de Barraux et de l’Alpette (Sainte-Marie-du-Mont, Chapareillan, Isère)
Résumé de l’opération de prospection thématique réalisée en 2007, transmis au Service Régional de l’Archéologie Rhône-Alpes (DRAC) dans le cadre de la publication du Bilan Scientifique Régional.

Une opération de prospection sur les structures pastorales, s’est déroulée sur les Hauts de Chartreuse, sur les alpages de l’Alpe, du Pinet et de l’Alpette (Sainte-Marie-du-Mont et Chapareillan, Isère), avec les soutiens financiers de la Réserve Naturelle des Hauts de Chartreuse et du Conseil général de l’Isère. Un bilan sur les sources écrites pour la Période médiévale a été pris en charge par Sylvain Excoffon et Fabrice Mouthon. La synthèse est en cours. Le travail de terrain a consisté en un premier inventaire diachronique des structures (recherche, pointage, fiche descriptive, plan, cliché). Au terme de l’opération 45 structures ont été inventoriées sur les trois alpages. L’habitat du berger, appelé localement habert, est représenté par de simples cabanes ou par des structures plus complexes, pouvant correspondre à de véritables chalets d’alpage liés à l’exploitation laitière (fabrication du fromage). Pour le parcage du bétail, on note la présence de simples enclos jusqu’à de véritables étables ou bergeries, dénommées halle ou écurie (fig. 1). Pour certains enclos et cabanes, les bergers ont utilisé des éléments naturels, comme les abris sous roche ou sous blocs, les grottes et même des dolines pour le parcage et le tri des brebis (fig. 2). Les relevés des Haberts de Barraux, secteur qui réunit une forte concentration de structures, ont été réalisés par Pierre-Yves Carron. Plusieurs relevés pierre à pierre y ont été effectués, ainsi qu’un relevé topographique et un plan d’ensemble (fig. 3). Toujours aux Haberts de Barraux, les prospections ont permis d’identifier, dans un banc rocheux, la présence d’un grand front d’extraction de près d’une centaine de mètres de longueur pour deux à quatre mètres de hauteur. L’exploitation a fourni des pierres de toutes tailles, jusqu’à des blocs pouvant atteindre un mètre de longueur, ainsi que des dallettes équarries. Cette carrière semble clairement liée à la construction de quatre grandes structures implantées au pied du front d’extraction, correspondant à deux chalets d’alpage (structure 10 et 11) et à deux grandes étables ou bergeries (structure 12 et 13).

Remerciements. Les auteurs tiennent à remercier les différents personnes associées à cette recherche : S. Excoffon (médiéviste, Université de Saint-Étienne), F. Mouthon (médiéviste, Université de Savoie), P. Bintz (géologue, préhistorien, AVDPA, Grenoble), A. Clavier (médiéviste, Conseil Général de l’Isère, Service du Patrimoine), L. Serrières (protohistorien, Universités Grenoble 2 et Aix-Marseille 1), S. Muraz (Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse), J.-P. Locatelli (berger) et l’Association pour la Valorisation et la Diffusion de la Préhistoire Alpine (Grenoble).

Alexandre Morin [1], avec la collaboration de Pierre-Yves Carron [2].

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figure 1

Structures 30 et 31, halle et habert, alpage de l’Alpe (alt. 1650 m, Sainte-Marie-du-Mont, Isère). Cliché A. Morin.

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Figure 2

Structure 39, enclos devant une grotte, secteur de Belles Ombres (alt. 1693 m, Sainte-Marie-du-Mont, Isère). Cliché A. Morin.

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Figure 3

Plan d’ensemble des structures pastorales des Haberts de Barraux, alpage de l’Alpe (alt. 1594 m ; Sainte-Marie-du-Mont, Isère). Réal. P.-Y. Carron.


[1] Membre rattaché à l’UMR 66 36 CNRS, LAMPEA, Institut Dolomieu, 15 rue M. Gignoux, 38031, Grenoble cedex.

[2] Topographe, Conseil général de l’Isère, Service du patrimoine culturel

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